Il y a très longtemps que je n’ai pas pris le temps d’écrire un article. Mais aujourd’hui, ce sujet me semblait en mériter un, alors me voilà!
Qui n’a jamais dit à un ami qui confiait ne pas aller bien : »Mais non!!! tu dois être optimiste, ça va aller! ». Ces mots sont dits dans une intention de grande bienveillance mais aussi pour combler le malaise lié à ce partage. Car le malheur dérange. Nous sommes dans une société où il faut aller bien. On nous demande à longueur de journée si « ça va? » et on répond machinalement « oui ça va! » parce que … répondre « non, ça ne va pas » n’est pas envisageable. Mais ces mots sont ils si réconfortants qu’on le pense au moment où on les dit?
Imaginez un instant la situation inverse: vous n’allez pas bien, vraiment pas bien! Vous avez appris de très mauvaises nouvelles, vous vous sentez effrayé, perdu, en colère… et vous vous confiez à un proche sur vos ressentis. Et là, vous n’avez même pas terminé de livrer vos sentiments que cette personne vous coupe pour vous dire « Mais nooooooon! Il ne faut pas dire ça! Il faut être optimiste pour avancer dans la vie! ». Imaginez un peu la pression que vous pourriez ressentir « Quoi?! je suis au plus mal et je ne peux pas en parler parce que je dois prendre tout ça avec le sourire?! » waou… quel soutien!
Alors oui, la personne qui a dit ces mots ne s’est probablement pas aperçue de ce qu’elle a fait. Oui, elle a voulu bien faire. Mais en réalité, la seule personne qu’elle a rassurée c’est elle! Parce que c’est très déstabilisant de se retrouver sans mots face à quelqu’un qui va mal. Nous avons un besoin profond de lui trouver une solution, de dire quelque chose. Mais il vaut mieux parfois se taire, parce qu’il n’y a parfois, rien à dire…
Je ne suis pas entrain de dire qu’il faut encourager la personne à déprimer. Juste, que pour aider, il est important d’écouter vraiment ce que l’autre dit. S’il a besoin d’être tiré vers le haut, il le dira avec des phrases comme « en ce moment, je sens que je me laisse aller, il faut que je trouve des distractions. » Alors là, oui, la demande est claire, vous pouvez proposer des choses. Mais quelqu’un qui ne le demande pas n’a probablement pas besoin d’entendre vos conseils mais juste d’être écouté.
Ecouter vraiment, sans jugement, c’est une chose très difficile à faire et un cadeau extrêmement précieux. Alors avant de donner des conseils demandez vous toujours « qui je vais aider en disant ça? » (l’autre ou moi?).
Autorisez vous et autorisez les autres à aller mal! Parce que la vie est faite de hauts et de bas et que vivre des moments difficiles, c’est vivre tout de même et donc se laisser l’opportunité que des moments plus heureux arrivent. Alors que laisser un sourire forcer sur son visage pour rassurer les autres, c’est s’interdire de ressentir, c’est s’effacer pour l’autre, c’est ne pas s’autoriser à être vraiment qui on est et ça demande une énergie folle qui nous amène à nous couper de nos sensations et donc nous coupe de la possibilité de ressentir les choses plus agréables qui se présenteraient.
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